L'après-
traitement

Le combat contre le cancer impose un rythme de soins et peut laisser des séquelles psychologiques ou physiques plus ou moins importantes. Une fois les traitements terminés, l’après-cancer est une nouvelle étape dans laquelle les professionnels de santé vous accompagnent.

Surveillance et suivi médical

A l’issue du traitement, une visite de bilan permet de déclarer que la rémission est effective. A partir de là s’enclenche un processus de surveillance active qui regroupe des examens cliniques simples et des examens d’imagerie.

Suivi post-traitement et examens de contrôle

Le cancer nécessite une surveillance à vie pour éviter le risque de récidive. La récidive est la réapparition du cancer au même endroit que la maladie initialeou dans une autre partie du corps. Si le risque principal de récidive devient de plus en plus négligeable au-delà de 5 ans, il n’est toutefois pas nul. Cette surveillance continue tout au long de la vie, permet aussi de dépister, en plus d’une éventuelle rechute, la survenue de complications à long terme du traitement, voire de dépister un deuxième cancer.

La fréquence des visites de contrôle est définie par le cancérologue, en lien avec les autres spécialistes prenant part au programme de soins :

  • Au cours des deux premières années après constat de rémission, le risque de rechute est plus élevé ; de ce fait les examens sont plus rapprochés.
  • Au-delà, en fonction de l’évolution de la rémission, les visites de contrôle et les examens sont plus espacées. En général, la surveillance comprend des examens tous les 3 mois, puis tous les 6 mois
  • Au-delà de 5 ans après fin du traitement, la surveillance repose sur un examen annuel.

La surveillance post-traitement d’un cancer est nécessaire pour dépister le plus précocement possible toute récidive de la maladie.

Vivre avec les effets du traitement

Le cancer ainsi que les thérapies pour le combattre peuvent laisser des séquelles psychologiques ou physiques plus ou moins sévères selon les maladies et les personnes. Le rôle des professionnels de santé se poursuit alors dans l’accompagnement des patients vers un retour à une vie la plus normale ou confortable possible.

Conséquences possibles des traitements

Malgré les progrès continus de la médecine, les traitements contre le cancer peuvent avoir des conséquences importantes et permanentes sur la qualité de vie au quotidien.

C’est particulièrement le cas pour certains traitements par ablation chirurgicale, qui laissent au patient un corps différent de celui qu’il connaissait.

Les conséquences peuvent alors être :

  • Esthétiques, par exemple dans le cas de l’ablation d’un sein ou d’une chirurgie maxillo-faciale
  • Fonctionnelles, lorsque c’est un mécanisme naturel du corps qui est altéré : dysfonctionnement érectile après ablation totale de la prostate, troubles de la digestion après retrait de l’estomac, anus artificiel suite à un cancer colorectal, poche externe de recueil des urines après ablation de la vessie…

Certains traitements non chirurgicaux (ex : chimiothérapie et greffe de moelle osseuse contre une leucémie) peuvent eux aussi laisser des séquelles importantes et permanentes (stérilité).

L’accompagnement des patients

Si la guérison reste leur objectif premier, les professionnels de santé peuvent aider le patient au-delà du seul combat contre la maladie. Car selon son âge, ses priorités de vie, sa situation personnelle ou professionnelle, sa fragilité ou sa force psychique, un patient peut exprimer différents besoins pour sa vie après traitements.

Il peut alors être orienté vers :

  • Une aide psychologique pour faire face à ces changements qui altèrent l’estime de soi, la volonté de vivre en société, de pratiquer des activités, de bâtir des projets
  • Une assistance sociale, pour l’aider dans ces démarches, de retour à l’emploi par exemple
  • Des programmes d’éducation thérapeutique, qui visent à adopter de nouvelles règles de vie quotidienne (alimentation, activité physique…). Il s’agit alors non seulement de maintenir une certaine qualité de vie, mais aussi de prévenir la survenue d’une récidive ou d’un second cancer
  • Des prises en charge médicales ou chirurgicales complémentaires qui peuvent pallier certains dysfonctionnements induits par les traitements (ex : mise en place de solutions médicamenteuses ou de dispositifs mécaniques contre l’impuissance après ablation de prostate, chirurgie esthétique et reconstructrice…)

Anticiper les effets des traitements

La prise en compte du patient dans toute sa dimension personnelle, ainsi que des conséquences du traitement sur sa qualité de vie, commence de manière anticipée, dès le choix du traitement.

Dans certains cas, c’est donc avant le déclenchement du traitement que l’on met en place des mesures permettant au patient de garder l’espoir d’une vie normale après rémission. C’est notamment le cas lorsque sont proposées des techniques de préservation de la fertilité, mises en œuvre avant une thérapie anticancéreuse aux effets stérilisants.