Vous avez reçu un résultat LDH. Vous vous interrogez. Est-ce que ce taux “désigne” un cancer ? Réponse courte : non. Le LDH n’est pas un test qui « diagnostique » un cancer. Il signale une souffrance tissulaire. Rien de plus, rien de moins.
LDH, c’est quoi exactement ?
Le LDH est une enzyme présente partout dans le corps. Quand des cellules souffrent ou se détruisent, le LDH passe dans le sang. Un taux élevé indique une lésion possible : infection, inflammation, anémie hémolytique, atteinte hépatique, infarctus, pneumonie, effort intense… et parfois un cancer.

Quel est le taux normal de LDH ?
Le « normal » varie selon le laboratoire. Regardez l’intervalle de référence inscrit sur votre compte-rendu. À titre indicatif chez l’adulte : 125 à 220 U/L environ. Certains centres affichent 135–225 U/L chez l’homme et 135–214 U/L chez la femme. Les enfants ont souvent des valeurs plus hautes. Message clé : un seuil change d’un labo à l’autre. Interprétez toujours avec les valeurs du laboratoire qui a fait l’analyse.
Un taux de LDH « fait-il » le diagnostic de cancer ?
Non. Un LDH élevé ne prouve pas un cancer. Il montre une destruction cellulaire. Il faut croiser avec les symptômes, l’examen clinique, et d’autres tests. Parfois, on fractionne en isoenzymes LDH pour localiser la souffrance d’organe.
Pourquoi parle-t-on du LDH en oncologie ?
Parce qu’il a une valeur pronostique dans plusieurs cancers. Autrement dit, il aide à estimer l’agressivité et la charge tumorale. On l’utilise souvent en suivi, avec d’autres marqueurs. Pas en solo.
Quelques exemples utiles :
- Lymphomes agressifs : le LDH entre dans l’International Prognostic Index (IPI). Un LDH au-dessus de la limite supérieure du normal (ULN) pèse dans l’évaluation du risque.
- Mélanome métastatique : le LDH est repris dans la classification AJCC. Un LDH élevé s’associe à un moins bon pronostic. Cela reste un facteur parmi d’autres.
- Tumeurs germinales testiculaires : le LDH peut monter. Les équipes l’intègrent aux marqueurs (avec AFP et hCG) pour le staging et le suivi. Le seuil se lit par rapport à l’ULN du labo.
Quels chiffres surveiller concrètement ?
Parlez le langage des biologistes : ULN signifie “Upper Limit of Normal”. Deux cas pratiques : votre LDH est dans l’intervalle du labo : valeur plutôt rassurante. On interprète quand même selon le contexte clinique. Votre LDH est au-dessus de l’ULN : on cherche la cause. Le médecin regarde foie, hémolyse, muscles, poumons, infections, et la situation oncologique si besoin.
En oncologie, certains protocoles classent l’élévation par multiples de l’ULN (par exemple “> 1 × ULN”, “> 1,5 × ULN”). Ce découpage aide à stratifier le risque, mais reste spécifique au protocole suivi par l’équipe soignante.
LDH haut… et maintenant ?
Ne partez pas sur des conclusions isolées. Le médecin peut recontrôler le LDH après quelques jours, compléter par bilan hépatique, NFS, CRP, CK, haptoglobine, bilirubine, demander des examens d’imagerie si des signes l’indiquent ou discuter d’un dosage d’isoenzymes LDH pour cibler l’organe atteint. Objectif : identifier la cause. Pas de diagnostic hâtif.
Ce qui fait vraiment varier le LDH
- Foie : hépatite, stéatose avancée, cholestase.
- Sang : hémolyse, certaines anémies.
- Poumon : atteintes inflammatoires sévères.
- Cœur et muscles : infarctus, rhabdomyolyse, effort extrême.
- Infections : bactériennes ou virales selon le contexte.
- Cancers : charge tumorale et nécrose tissulaire.
Et si le LDH est bas ?
C’est rare et peu informatif. Les cliniciens s’y intéressent moins. On se concentre surtout sur l’élévation et son sens clinique.
Questions fréquentes
Un LDH élevé suffit-il à annoncer un cancer ?
Non. Il signale une lésion. Il faut corréler avec tout le reste.
Peut-on suivre un traitement anticancer avec le LDH ?
Oui, parfois. Une baisse peut accompagner une réponse. Une hausse peut alerter. L’équipe croise avec l’imagerie et les autres marqueurs.
Le LDH prédit-il la survie ?
Dans certains cancers, oui : lymphomes, mélanome, prostate avancé. C’est un facteur parmi d’autres.
Dois-je répéter le dosage ?
Souvent oui, surtout si vous êtes malade ou en cours de traitement. Voyez cela avec votre médecin.
En pratique, comment lire votre résultat ?
Repérez l’ULN de votre laboratoire. Situez votre valeur par rapport à cette ULN. Notez vos symptômes : fièvre, douleurs, amaigrissement, fatigue inhabituelle. Partagez ces éléments avec votre médecin. Suivez le plan proposé : recontrôle, bilans complémentaires, ou simple surveillance.
Le LDH ne “désigne” pas un cancer
Le LDH aide à comprendre ce qui se passe dans le corps. Il devient utile quand on l’intègre au contexte clinique et aux autres examens. En cas de doute, ne restez pas seul. Prenez rendez-vous. Un échange clair vaut mieux qu’une inquiétude qui dure.